Alors que Jeannette au Rwanda roule des perles colorées à l’aide d’un fil pour fabriquer une décoration de sac à main, ses jumeaux tentent de s’emparer des perles pour jouer avec. Le visage de la Rwandaise est rayonnant lorsqu’elle parle de la naissance de ses jumeaux Juliette et Julius, âgés de 18 mois, tout en écartant l’assiette de perles pour éviter que ses enfants ne les dispersent partout sur le sol.
«J’étais enceinte de cinq mois. C’était la première fois que je me rendais à un examen prénatal. Je n’oublierai jamais d’avoir entendu les battements de cœur d’un bébé à naître. C’est à couper le souffle. Mais c’est à ce moment-là aussi que j’ai appris que j’attendais des jumeaux», raconte Jeannette.
Les mères parrainées par le programme de survie pour les mamans et les bébés de Compassion bénéficient de soins prénataux et de cours de maternité qui mettent l’accent sur l’importance d’une alimentation équilibrée et ses effets sur l’enfant à naître. «La découverte de l’arrivée de jumeaux m’a angoissée. Tout comme la perspective de devoir allaiter deux enfants, de devoir calmer leurs pleurs… Heureusement, durant les cours de préparation à la maternité que mon mari et moi avons suivis, les formatrices nous ont conseillé et montré comment nous occuper de nos enfants», raconte la désormais fière maman des jumeaux.
A 34 semaines, Jeannette a développé des complications qui l’ont conduite d’urgence à l’hôpital. En effet, elle perdait beaucoup de sang. «C’était tard dans la nuit que j’ai commencé à ressentir une forte douleur dans le bas du dos. Comme c’était ma première grossesse, je ne savais pas que j’allais accoucher. Mais quand j’ai vu du sang, j’ai prévenu mon mari et nous nous sommes précipités à l’hôpital. L’assistante sociale de santé du centre de survie pour les mamans et les bébés a été parmi les premières personnes à les rejoindre», détaille Jeannette.
Les premiers jours dans l’unité de soins néonatals.
Les jumeaux ont été mis au monde par césarienne. Juliette pesait 1,9 kg tandis que Julius pesait 2,1 kg. Pour cette raison, ils sont restés plusieurs jours dans l’unité de soins intensifs néonatals. «Heureusement que nous étions soutenus par le programme de parrainage pour les mamans et les bébés. En effet, mon mari et moi n’aurions pas pu payer les factures de l’hôpital, y compris la procédure de césarienne», confesse la jeune maman.
J'étais enceinte de cinq mois. C'était la première fois que je me rendais à un examen prénatal. Je n’oublierai jamais d’avoir entendu les battements de cœur d'un bébé à naître. C’est à couper le souffle."
Jeannette
«Lorsque les enfants ont quitté l’unité de soins intensifs néonatals, nous avons dû pratiquer la technique des soins maternels kangourou pendant près de deux semaines. En effet, il était impératif que les jumeaux prennent du poids avant notre retour à la maison.
Pendant cette période, le personnel et d’autres soignants du centre nous ont apporté de la nourriture car nos proches vivent loin», raconte Regis, le mari et papa. Jeannette a reçu du soutien nutritionnel sous forme de céréales, de légumes et de fruits pour augmenter sa production de lait. Les collaborateurs du programme de Compassion ont en outre apporté des couches, des vêtements de bébé, des biberons, etc. «Mon mari et moi n’aurions pas pu acheter toutes ces choses pour les jumeaux», ajoute Jeannette.
Juliette et Julius à 18 mois. Ils sont assis au milieu de la maison familiale.
Lorsque les jumeaux avaient quatre mois, Jeannette a suivi une formation à l’artisanat pour les mères dans le cadre du programme de survie pour les mamans et les bébés. Elle a appris à décorer des sacs avec des perles, à fabriquer des colliers et des boucles d’oreilles. «Les compétences que j’ai acquises dans le cadre du projet m’ont aidée à générer un revenu tout en restant à la maison pour m’occuper des jumeaux. Je n’ai pas d’argent pour payer une nounou qui m’aiderait à m’occuper d’eux et je ne peux plus effectuer des travaux comme concasser des pierres dans des carrières». Son mari s’occupe désormais de vendre les sacs qu’elle produit.
Jeannette en plein travail, sous l’oeil de ses deux enfants.
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